Le rôle du médecin

Source : Violence intra-familiale, élaboration de guides à l’attention des soignants en médecin générale et aux urgences

  • Identifier la maltraitance. Ne pas se voiler la face. Oser la penser. Jouer son rôle d’intervenant de première ligne, de filtre. Tenter de décoder les signes et comportements.

  • Avoir une communication franche et respectueuse vis-à-vis de ses patients. Il s’agit d’avoir un discours clair, précis, non jugeant mais indiquant bien la responsabilité du médecin face à une situation d’enfant en souffrance ou en danger. Il faut oser faire part de son inquiétude, au risque d’aboutir à un conflit avec les parents car le but est de faire cesser la maltraitance. En faisant part de son inquiétude, on protège déjà l’enfant dans la plupart des cas, car s’il y a effectivement maltraitance, l’adulte qui en est responsable « sait que l’on sait » et va modifier son comportement.

  • Écrire un constat précis. Écrire un constat précis est nécessaire sous peine de n’être pas pris en considération. Il ne s’agit pas de délivrer une attestation qui préciserait l’auteur des lésions constatées ! Ce constat pourra être utile par la suite, selon la tournure que prendront les évènements, car à ce stade, personne ne sait si la situation ira jusque devant un tribunal. Une retranscription précise des données objectives et subjectives doit être reprise au dossier. (Les données subjectives sont inscrites dans les « notes personnelles »).

  • Ne pas rester seul et inactif. Anticiper. Renvoyer le questionnement vers les autres sphères de la vie de l’enfant, en prenant contact avec l’école par exemple. Se faire assister d’instances et de collègues compétents. (Une simple communication téléphonique suffit parfois). Chaque démarche doit davantage s’inscrire dans une logique d’aide plutôt que de contrôle (préoccupation pour le vécu de l’enfant et de ses parents).

  • Soit transférer la situation si on ne se sent pas compétent, soit organiser un réseau multidisciplinaire autour de la famille. Le rôle de chacun doit être alors clairement défini. Ne pas se décharger du cas en écrivant « Je vous signale... » Pouvoir dire à la famille : « Il faut qu’on en parle avec d’autres ». Il est important que le médecin précise les limites de son art, de sa pratique, son champ de compétences et donc qu’il est invité comme médecin à faire appel à une équipe pluridisciplinaire pour mener à bien l’évaluation nécessaire.

  • En cas d'urgence et d'inquiétudes, mettre l'enfant à l'abri (hospitalisation).

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