En Belgique, il n’existe pas encore d’unités spécialisées permettant la prise en charge coordonnée de l’enfant victime dans un seul et unique lieu. La coordination est cependant capitale entre les secteurs concernés, et particulièrement entre deux acteurs principaux de ce secteur de soins : les équipes SOS Enfants et les équipes hospitalières.

 

De 2008 à 2010, le Fonds Houtman a dressé un état de lieux de la prise en charge de la maltraitance sexuelle infantile en Fédération Wallonie-Bruxelles dans le but d’objectiver scientifiquement la situation. Ce travail mené dans des hôpitaux, des cabinets médicaux privés (médecins généralistes, pédiatres ou gynécologues) et auprès des équipes SOS Enfants a montré l’importante disparité des procédures d’accueil et des prises en charge ainsi qu’une coordination insuffisante entre les différents services. Dans un second temps, de 2014 à 2015, une seconde recherche-action auprès du secteur hospitalier, des équipes SOS Enfants et, dans une moindre importance, des acteurs judiciaires (Parquet) et de l’aide à la jeunesse a mis en avant les « bonnes pratiques » et a permis de construire des recommandations communes.

Les enfants victimes d’abus sexuels, ou suspectés de l’être, peuvent être pris en charge par différents services (consultation, hospitalisation, urgences, aide à la jeunesse, SOS Enfants…) qui déterminent différentes trajectoires possibles. Chacune a ses propres aspects médicaux, psycho-sociaux, protectionnels et légaux. Une part de ces recommandations cependant leur est commune.

C’est souvent le médecin (généraliste, urgentiste…) qui se retrouve en première ligne lors de la révélation d’une maltraitance. Il peut également y être confronté lors d’un examen clinique. « De par sa proximité avec le patient et son entourage, il est très bien placé pour détecter et aborder la question avec les protagonistes, et orienter la prise en charge. Mais très souvent, ces consultations poussent le généraliste à devoir gérer des situations complexes. Plusieurs questions se posent alors : que peut-il ou que doit-il faire légalement ? Comment protéger sans enfreindre les règles de l’éthique professionnelle ? A quel moment doit-il agir ? La justice attend-elle une action du médecin généraliste ou que celui-ci ignore ? » (Le journal du Médecin, 22 avril 2016, n°2447, page 10)

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